Il était une fois...
Il était une fois une vieille chinoise très pauvre qui habitait une petite maison.
Son mari avait creusé un puits près de cette maison, mais un jour son mari mourut et le puits s’assécha.
Depuis lors, elle devait aller chercher de l’eau à un ruisseau assez éloigné.
Pour transporter cette eau dont elle avait besoin tous les jours, elle avait acheté deux grands pots.
Elle suspendait chaque pot à l’un des deux bouts d’une perche qu’elle portait appuyée derrière son cou ; mais l’un des deux pots était fêlé et l’autre, en parfait état. Ce dernier était bien plein quand elle était de retour dans sa maison, par contre, le pot fêlé, à la fin de la longue marche de retour du ruisseau jusqu’à la maison, était à moitié vide.
La pauvre chinoise ne ramenait donc chez elle qu’un pot et demi d’eau.
Or, voyez-vous, en Chine, les pots pensent.
Oui, dans leur panse, ils pensent.
Le pot qui n’était pas fêlé était très fier de lui, de ce merveilleux travail qu’il accomplissait.
Et il se moquait de l’autre pot, il lui disait : un jour, elle va te jeter dans le fossé et en acheter un autre.
Cette femme était pauvre, mais c’est vrai qu’elle aurait pu tout de même s’acheter un autre pot.
Le pot fêlé avait honte de son défaut. Il aurait bien voulu ramener autant d’eau que l’autre.
Pourtant la vieille chinoise ne semblait pas y faire attention.
Jamais elle ne parlait de le jeter.
Elle continuait chaque jour à aller chercher son eau, en suivant toujours le même chemin.
Elle portait toujours les deux pots de la même façon : le pot fêlé à sa gauche et le pot intact à sa droite.
Au bout de deux ans, alors qu’elle était au bord du ruisseau et prenait le pot fêlé pour le remplir, ce dernier dit à la vieille chinoise :
« J’ai honte de moi ! J’ai honte parce que par ma fêlure, la moitié de mon eau s’échappe le long du chemin pendant que tu reviens à la maison. Je te suis bien moins utile que l’autre ! Pourquoi ne dis-tu jamais rien ? Pourquoi ne m’as-tu pas jeté ? »
Alors la vieille chinoise sourit et dit au pot fêlé :
« J’ai toujours su que tu étais fêlé et que tu perdais de l’eau du côté gauche du chemin pendant le retour. Alors j’ai semé des fleurs de ce côté-là et, chaque jour, tu les as arrosées. N’as-tu pas remarqué qu’il y a des fleurs de ce côté-là du chemin et pas de l’autre ?
Ainsi depuis deux ans, j’ai de belles fleurs pour décorer ma maison. Sans toi, je ne vivrais pas dans toute cette beauté. »
Rappelez-vous : Les fêlés sont des semeurs de beauté !
J’ai trouvé ce conte dans le petit cahier d’exercices pour pratiquer Ho’oponopono de Maria-Elisa Hurtado-Graciet et j’ai eu envie de le partager avec vous.
Avez-vous reconnu, accepté, remercié vos fêlures ?
Vous êtes-vous demandé si elles ne servaient pas à quelque chose pour vous-même ou pour les autres ?
Et si elles pouvaient contribuer à réaliser le projet qui vous tient à cœur ?