La patience
J’ai récemment expérimenté la patience sous un nouvel angle dont je souhaite vous parler aujourd’hui.
Qui n’a pas à un moment ou un autre de sa vie été dans un train qui avait du retard ?
Je pense que cette idée parle à tous (ou presque !).
Donc voilà, j’étais à la gare de Montélimar pour prendre mon TGV direction Paris ! J’arrive en avance (et oui !) et là je vois 25 min de retard. Jusque-là, retard pas trop étonnant, du déjà vécu !
Je finis donc après cette attente somme toute raisonnable, par prendre mon train. Nous dépassons Valence, quand, après un ralentissement, nous nous arrêtons en rase campagne !
L’heure tourne ! Pas d’info. Grrr… ça agace quand même ! Surtout qu’initialement le temps de trajet est de 3h et que j’ai pris pour une fois le train car la dernière fois 6h en voiture cela avait été un peu long et fatiguant !
Mais que faire ?
S’énerver ? Ça sert à quoi ? Décharger sa colère sur le premier venu ? Devenir irrespectueuse ? Ce n’est pas top !
Puis, on nous annonce que nous allons revenir à Valence, changer d’aiguillage, partir pour Lyon Part-Dieu, se raccorder à un autre TGV car c’est notre motrice qui est HS et qu’au final, nous aurons 3h de retard : le calcul est rapide 3h de retard + 3h de trajet, donc au final j’aurais peut-être dû prendre ma voiture !!!
Mais bon, plutôt que de m’énerver, j’ai décidé d’utiliser ce temps autrement. Car après tout, la situation me demande d’être patiente. Je suis coincée dans ce train, je dois remonter à Paris et je ne peux pas aller plus vite que la musique.
Alors cette patience, ne va-t-elle pas m’être utile ?
En effet, je peux méditer, préparer ma journée suivante, me ressourcer, écrire, parler avec mes voisins de voyage, partager, échanger. Et puis, je peux également nourrir ma créativité en observant les gens autour de moi : leurs attitudes, leurs réactions.
Quelle source d’inspiration infinie que d’observer ce qui nous entoure, mettre ses sens en éveil : le balai incessant des personnes qui vont et qui viennent à la voiture-bar pour se restaurer et passer le temps.
L’enfant qui renifle, le monsieur qui travaille sur son ordinateur, l’autre qui regarde un film et qui rit, la maman qui met un pansement au pied de l’enfant qui renifle. Le papa dans le couloir qui prévient son épouse car il arrivera très tard avec les enfants et qui essaye tant bien que mal à occuper ses chers chérubins.
La dame d’un certain âge, très agacée par la porte qui ne veut pas se fermer et qui fait « pchiiiit, pouououfff », « pchiiiit, pouououfff » comme une ritournelle, cherche inlassablement une solution et se lève chaque fois que cela recommence. Finalement, l’homme qui rit, lui-même excédé par le bruit et les va-et-vient de la dame, l’aide en allant chercher le contrôleur qui coince définitivement la porte et stoppe le problème. Ouf !!
Le temps passe…. L’enfant qui renifle a atterri sur les genoux de son père : calins-calins et échanges tendres devant le paysage qui défile…
Le monsieur qui rit, a fini par lâcher sa tablette et s’est assoupi.
La patience, chacun la vit à sa façon !
Sachant que de toutes façons, le train arrivera à un moment ou un autre à son terminus.
Un plateau-repas est distribué, cela crée une nouvelle animation, une entraide se met en place pour cette distribution, chacun récupère son enveloppe pour le remboursement, des mercis s’échangent. Dans le plateau-repas, il y a un livret de jeux avec des crayons de couleurs, initialement pour les enfants, mais les adultes avec leur cœur d’enfant s’y plongent également, ça occupe aussi…
Quand nous nous retrouvons coincés dans un espace confiné, pendant un temps parfois non précisé, il n’y a au final pas de temps inutile, juste un moment dérivé de son axe premier.
Faire face à l’imprévu, à l’inattendu
Nous sommes tous confrontés à vivre des temps comme celui-là dans notre existence : le licenciement, la perte, la séparation, le deuil, l’accident… mais aussi l’opportunité, le gain, la rencontre, l’heureux évènement, le soleil après la tempête…
Dans le livre Les paraboles quantiques de Stéphane Drouet, le quatrième paradigme dit ceci :
« La vie respecte une loi essentielle : rien ne se perd, rien ne se gagne, tout se conserve. Tout ce qui nous arrive est donc conçu de manière équilibrée : plaisir / souffrance, gain / perte, soutien / challenge. L’équilibre dynamique dans toute chose participe au maintien de la vie. »
Selon le neuvième paradigme :
« La vie est dynamisée selon un mouvement perpétuel, […]. Tout se construit et se détruit en permanence. »
Alors la conclusion dans tout cela, c’est quoi ?
Que quand nous sommes dans une situation qui nous énerve ou que nous pensons inextricable, nous pouvons envisager cette situation différemment, l’aborder sous un autre angle et tirer parti de cette phase de transition (patience) qui nous est offerte pour prendre du recul et amorcer une transformation, un changement aussi infime soit-il en y mettant notre touche de créativité, nourrie par tout ce qui nous entoure et ce que nous allons chercher au fond de nous-même.
J’aime ce mouvement permanent qui nous anime.
Sortez de ce que vous pensez être une impasse en venant m’en parler ou en participant à l’un de mes ateliers créatifs : dans tous les cas, vous vous étonnerez vous-mêmes.